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Dossier : Rénovation de l'éclairage public

La vidéo

C'est une table ronde digitale organisée par ZePros Territorial et Innopolis Expo :

« Face à la crise énergétique :
la rénovation de l'éclairage public »

Quelques enseignements tirés de la vidéo

...Enjeux

41 % de la consommation des collectivités
soit 5,6 TW/h en 2021

un parc vieillissant
taux de renouvellement de 3 à 4 % par an

...Un nouveau contexte

augmentation rapide du prix de l’énergie

disponibilité des technologies LED et tout se que permet l'électronique pour un pilotage à la carte

nouveau cadre règlementaire (loi 2018) autour de la biodiversité (trames noires,..)


( note: les financements trop changeants d'une année à l'autre ne sont pas abordés dans cette présentation )

...Phase étude énergivore mais indispensable

..L'existant

Comment fonctionne et est structurée la ville de jour et de nuit ?
État du parc matériel et sa capacité d'adaptation aux LED
Capacité d'intervention et de maintenance des équipes

..Lister les besoins d'éclairage

Prolonger nos activités la nuit (travail, loisirs, shopping, déplacements,..)
Définir les zones de vie nocturne (différentes selon les saisons)
Mettre en valeur un monument, répondre à un usage ponctuel d'une salle, repérer les transports en commun,..
na Réglementer l'éclairage privé pour les trames noires (commerces, co-propriétés,..)

..Urbanisme « Lumières »

Des orientations politiques seront définies
On rédigera un « Schéma Directeur d'Aménagement Lumière / Nocturne »
Organisation de marches nocturnes les élus, les associations, les riverains, etc, (mieux qu'une réunion dans une salle)
se rendre compte qu'un niveau d'éclairement de 2 ou 3 lux peut être acceptable pour se repérer
un bouton poussoir pour sécuriser les piétons plutôt qu'une détection car les véhicules ont leurs phares
valider les usages et recommandations (pilotage électronique ou pas, télésurveillancce des pannes ou non,..)
sur certains secteurs dangereux, on peut prévoir d'autres types d'aménagement voiries (catadiodes, balisages réfléchissants,..)
des températures de couleur adaptées aux usages, etc

Objectif : lier l'élairage à nos usages et à ceux de la bio-diversité

revivre la nuit vraiment autrement

...Mise en oeuvre

Le degré d'investissement devra être cohérent, pas uniforme partout mais adapté à la fréquentation et les usages.

Avec des notions de réversibilité car les technologies évoluent

Ne plus éclairer quand il n'y a personne à éclairer.

Mode de fonctionnement
en mode régie : la collectivité assume elle-même le travail
via des marchés de travaux et/ou de maintenance
ou via des marchés de performances énergétiques avec des obligations d’économies d’énergie

à Pau, sur un lotissement,

3 scénarios ont été testés avec ou sans boost lors des détections de passage

avant les LED

25,73 kW/h /jour

100 % toute la nuit

7,72 kW/h /jour

100 % jusqu’à 20 h
puis veille à 10 %
+ boost à 50 % /détection

3,09 kW/h /jour

veille + boost uniquement

2,20 kW/h /jour

Copie d'écran - économies réalisées sur un lotissement palois

...Méthode

diagnostic photométrique électrique interne (2009) et transposé sur cartographie

évaluation des compétences internes et plan de formation

définition de priorités d’intervention


Après un succès mitigé en 2013,

Schéma Directeur d’Aménagement des Lumières (SDAL),
recherche d'une ambiance lumineuse plus qualitative

changement de culture interne
l’éclairage devient un « urbanisme lumière » à co-établir dans chaque nouveau projet

Quelques remarques

un parc vétuste : c’est lui qui décide vos interventions

la maintenance préventive diminue les pannes et dégage du temps pour la réflexion

en régie,

le bureau d'études et l'équipe d'exploitation se cotoient
la maintenabilité des installations est plus aboutie

la stratégie « achats » bénéficie de la massification des besoins

cela permet d’allouer entièrement l’investissement à l’acquisition de fournitures

à Pessac (Agglo bordelaise)

slides de présentation extraites de la vidéo Copie d'écran - coût Pessac
* lien vers la FNCCR citée en fin de vidéo

Entretien avec ...

bandeau interview JM Tricoire

   LPO fr       LPO Anjou        LPO Mauges       ANPCEN   

Entretien avec Jean-Michel Tricoire, membre de la LPO et de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN).

Jean-Michel Tricoire - A Cholet l’extinction des lumières se fait entre minuit et 5 h tous les jours. L’idéal pour la biodiversité serait qu’il n’y ait plus de lumière du tout. C’est important de se caler avec la nature, l’hiver par exemple la faune et la flore sont au ralenti, mais sur la période printemps-été l’idéal serait qu’il n’y ait plus de lumière du tout. Certaines communes de Cholet Agglomération profitent des journées les plus longues pour ne pas allumer du tout leur éclairage de la mi-mai à la mi-août.

Initiatives Citoyennes Choletaises - Quels sont les impacts de la lumière sur la biodiversité ?

JMT - En fait toutes les espèces sont impactées car la lumière agit sur les secrétions hormonales des espèces diurnes et nocturnes. Concernant les amphibiens qui sont des animaux plutôt nocturnes la lumière peut perturber la reproduction, les pontes. Les petits mammifères, en milieu urbain, principalement les hérissons et les chauves souris, voient leur activité réduite, quant aux insectes, ils sont attirés par la lumière et s’épuisent autour des lampadaires, donc moins de pollinisation nocturne. On évalue à 40 % la baisse de la pollinisation due à la pollution lumineuse.

Les oiseaux, eux, sont désorientés, la luminosité modifie leurs repères dans les parcours de migration, et certaines espèces d’oiseaux perturbés se mettent à chanter la nuit, ce qui conduit à de l’épuisement.

Les végétaux souffrent aussi de l’éclairage public la nuit car la lumière est un signal, et les plantes peuvent être stimulées plus longtemps, ce qui les fragilise, et elles sont donc plus sensibles aux maladies.

Quant aux humains, c’est dans le noir que le cerveau sécrète la mélatonine l’hormone de l’endormissement. »

Il faut savoir que les impacts sont dus à l’intensité lumineuse mais aussi à la température de couleur. Une couleur chaude qui tend vers le jaune est moins nocive qu’une couleur froide qui tend vers le bleu. Beaucoup de collectivités ont remplacé leur éclairage par des leds pour des raisons économiques, mais reste à privilégier les couleurs chaudes.

ICC - Qu’est ce que l’on pourrait améliorer pour protéger encore mieux la biodiversité ?

JMT - La France a une législation très développée, une des plus élaborée au monde dans le domaine, mais malheureusement peu appliquée. Prenons l’exemple des vitrines des magasins dont l’éclairage devrait s’éteindre 1h après la fermeture. Il en est de même pour les chantiers. C’est rarement respecté. La loi exige que les luminaires aient une ULR de 0 %, l’ULR est la mesure qui indique le pourcentage de lumière vers le ciel mais il y a encore des nouvelles installations qui ne prennent pas en compte cette réglementation comme par exemple au lycée Renaudeau à Cholet.

En novembre 2023, le pouvoir de police du maire a été renforcé par un décret qui l’autorise à dresser des contraventions en cas de pollution lumineuse : réglementation de la publicité extérieure, enseignes et préenseignes.

On peut dire quand même que les collectivités font leur part restent à convaincre les ménages, les commerçants, et surtout les entreprises car le gros problème se situe dans les zones d’activité.

ICC - Quelles solutions pour celles et ceux qui doivent se déplacer la nuit et qui se sentent en insécurité ?

JMT - Il faut rappeler qu’il n’y a pas de lien de causalité entre l’extinction des éclairages et le nombre d’agressions. Souvent les gens ont peur non pas de la nuit mais du fait de se retrouver seul dans une rue, ou dans tout un pâté de maisons. Je ne suis pas favorable au techno-solutionnisme qui consisterait à équiper les communes en détecteurs de mouvement. Une bonne lampe torche ou la lampe du téléphone portable sont suffisantes. On peut s’inspirer des bonnes pratiques des territoires voisins : gestion de l'éclairage public à Sèvremoine.

ICC - Vous restez optimiste ?

JMT - Oui. Depuis un an la pollution lumineuse en France aurait diminué. L’effet prix y est sans doute pour quelque chose. Est-ce que cela va durer ? C’est déjà une avancée d’arrêter d’éclairer pendant 5 ou 6h. De plus en plus de territoires ont commencé à identifier leurs trames noires qui sont un réseau de corridors empruntés par les espèces nocturnes. Les gens sont de plus en plus sensibilisés et le sujet fait débat ici pour l’éclairage d’un château, là pour l’éclairage d’un parking.

Ils ont besoin de nous

Jusqu'au 15 mai prochain, la LPO-Anjou organise un recensement des derniers sites de reproduction du « moineau friquet ». En effet, sa population est en fort déclin..

Vous pouvez les aider si vous en voyez en les contactant par mail : anjou.accueil@lpo.fr

description détaillée du Moineau Friquet